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Les premières traces d'une occupation humaine permanente et structurée sur la commune remontent au IVe siècle de notre ère avec l'établissement d'un petit relais routier gallo-romain au pied de la Butte Saint-Martin. La première mention officielle de l'existence d'un habitat remonte à la fin du Xe siècle.

Le village qui porte le nom de Stripiniacum, qui signifie en bas-latin lieu défriché, comporte alors une petite église primitive dont les vestiges, de style pré-roman affirmé, sont encore visibles sous le chœur de l'église actuelle.

L'installation sur la commune, vers 1025, de moines bénédictins venus de l'abbaye de Saint-Germain-de-Fly, va entraîner un développement économique important basé essentiellement sur la culture de la vigne qui va s'étendre sur les coteaux sud de la vallée. Bien que le siège de l'ordre soit transféré en 1095 sur le site proche de Morigny-Champigny, Étréchy reste cependant un prieuré puissant dépendant de la nouvelle abbaye. Cette richesse se manifeste à la fin du XIIe siècle par les travaux de construction d'une nouvelle église, établie sur une imposante terrasse artificielle. Les travaux se poursuivront jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Bâtie sur un plan cruciforme, la nouvelle église, dédiée à Saint-Étienne, comprend nef et bas-côtés avec chœur à chevet plat, chapelles latérales et clocher carré à la croisée du chœur et de la nef. Cette église est à la fois prieurale et paroissiale, le prieur de la communauté monastique jouant également celui de curé du village.

A trois siècles de tranquillité et de prospérité économique succèdent la guerre de Cent Ans puis celle entre Armagnacs et Bourguignons avec leurs cortèges d'invasions, de viols, de pillages et de destructions. La région souffrira tout particulièrement de cet état de guerre entre 1358 et 1370. Étréchy sera même le lieu en juillet 1359 de durs combats entre une compagnie de mercenaires, travaillant pour le compte des anglais, et des troupes royales venues de Paris. Ce ne sera qu'à la fin du XVe siècle, le calme revenu, que l'activité rurale reprend son essor et le commerce des vins et des céréales se rétablit en direction de la capitale, débouché principal du commerce des produits locaux. Étréchy est alors entourée, dans doute au début du XVe siècle, d'un mur d'enceinte doublé d'un fossé. Il ne faut sans doute pas comparer cette enceinte avec celles qui entouraient les principaux centres urbains. A Étréchy, il s'agissait sans doute, comme dans certaines communautés de même importance, d'un mur de clôture dépourvu de tours, haut de 5 à 6m et bordé d'un étroit chemin de ronde en bois. Cette clôture était à même de dissuader de petits groupes de maraudeurs, mais en aucun cas de protéger les habitants contre de fortes troupes armées.

Puis viennent les guerres de religion. Étréchy voit son terroir de nouveau saccagé par le passage des troupes huguenotes et catholiques. Derrière ces soldats et selon un chroniqueur de l'époque « ... ne demeurent aucun arbre fruitier debout, ni maison couverte...et la dysentrie de boyaux peuple bien vite nos modestes cimetières ». La fin des guerres de religion marque une courte période de répit, bientôt troublée par la guerre civile issue de la Fronde des Princes. De nouveau, la vallée est parcourue en long et en large par les armées ennemies. De mai à Juin 1652, les troupes royales du Maréchal de Turenne assiègent Étampes et campent à Étréchy. Les conséquences sont effroyables pour la ville au point que des familles entières disparaissent de mort violente ou de maladie et que plus de la moitié des granges et des maisons sont détruites et/ou incendiées. Saint-Vincent de Paul écrit d'ailleurs à ce sujet « ...Le village d'Estréchy...est rempli de mourants et de morts. Nos missionnaires ont donné la sépulture à ceux qui étaient exposés à la pâture des bêtes...ils ont établi une marmite pour les malades dont le nombre est très grand... ». Les conséquences sont telles pour la commune que le jeune Louis XIV décidera d'exempter la ville du paiement de l'impôt pour une durée de quinze années. Ces « malheurs de la guerre » dont eu à souffrir la ville au cours de ces années sombres sont essentiellement dus à sa position stratégique sur l'axe Paris-Orléans, position qui, bien qu'intéressante sur le plan économique, l'est malheureusement aussi sur le plan militaire. Cette situation a aussi eu pour conséquence plusieurs séjours de rois de France : Charles V en 1377, Charles VII en 1436, Louis XI en 1461 et sans doute le jeune Louis XIV le 30 mai 1652. A noter que de 1550 à 1750, Étréchy portera le nom de Éstréchy-le-Larron. Il faut dire que toutes les régions boisées ou les routes étaient quelque peu accidentées étaient souvent écumées, sous l'ancien régime, par de petits groupes de brigands qui y détroussaient les voyageurs. Cette situation semble prendre fin en 1765 avec l'installation au cœur de la ville d'une escouade de la Gendarmerie Royale.

A la veille de la révolution, Étréchy compte un peu plus de 700 habitants et appartient en majeure partie au Marquis de Talaru, comte de Chamarande. En 1791, la commune, est désormais dirigée par un maire et un Conseil municipal ; elle traversera cette période agitée sans trop de problèmes sinon ceux posés par les réquisitions de vivres et de chevaux nécessaires au ravitaillement des troupes de la jeune république combattant aux frontières. En un mot et durant la Révolution, les édiles et les habitants, se préoccupèrent plus des problèmes locaux et de la gestion du quotidien que des grandes questions idéologiques et nationales. Il en fût sans doute de même sous l'Empire et la Restauration bien que nous ne disposions que de très peu d'informations sur cette période.

Pendant tout le XVIIIe siècle et jusque dans les années 1845, Étréchy reste donc un village essentiellement rural comptant à peu près 45% de vignerons, 25% d'agriculteurs et d'éleveurs, 15% de carriers (travaillant dans les carrières de grès de la Butte-Saint-Martin) et 15% d'artisans et commerçants.

L'arrivée du train à partir des années 1850 (qui met désormais Étréchy à 1h40 de Paris !) va progressivement changer l'économie du village. De nombreux parisiens, soucieux de se mettre « au vert » construisent des résidences secondaires ou viennent prendre leur retraite sur la commune. Cette nouvelle population (on passe de 1100 habitants en 1840 à 1800 en 1870) va entraîner le développement du commerce et de l'artisanat local. Cependant, Étréchy verra son vignoble disparaître en 1890 sous les coups du phylloxéra et de nombreux vignerons devront se reconvertir, souvent non sans difficultés. Ce développement du transport ferroviaire puis, plus tard, celui de l'automobile va favoriser le transport de proximité et à partir des années 1900, près de 10% des habitants d'Étréchy travaillent à Étampes et même à Paris. Étréchy fait désormais partie de la grande banlieue parisienne. Ce développement de la commune va s'accélérer à partir du milieu des années 1960 avec la création de nombreux lotissements. La population passera ainsi progressivement de 2800 habitants en 1968 à 5200 en 1975, pour atteindre plus de 6200 en 2009. Cette faible progression, notable à partir de 1996, est due essentiellement à une volonté de la municipalité de maîtriser le développement urbain pour éviter toute dérive environnementale.

Aujourd'hui, Étréchy, chef lieu de Canton, siège de l'intercommunalité « Entre Juine et Renarde » est devenu un centre artisanal et commercial important doté d'équipements scolaires, sportifs et culturels de premier ordre et d'une vie associative dynamique. « Petite ville à la campagne », comme elle aime à se définir elle-même, puisqu'elle offre à la fois de nombreux services aux usagers et un environnement naturel de haute qualité, Étréchy, riche d'une longue histoire, s'inscrit résolument vers l'avenir tout en veillant au respect de ses traditions locales et à celui de son environnement architectural et paysager.

Michel Petit, Conservateur en chef du patrimoine

  Les armoiries d'Étréchy 

Apparues tardivement c'est à dire à la fin des années 1950, puis confirmées en 2004, les armoiries d'Étréchy figurent sur un écusson surmonté d'une couronne « murale ». Cette couronne indique que la ville avait obtenue du pouvoir royal l'autorisation de se clore de murs.
L'écusson proprement dit montre une bande horizontale inférieure de couleur blanche sur fond bleu symbolisant la route royale de Paris à Orléans qui traversait la ville.
La croix de Malte sur fond rouge représente les possessions de cet ordre sur le territoire de la paroisse ; enfin l'aigle couronné accompagné d'anneaux d'or sont les armes de la famille Pavyot qui posséda aux XVe et XVIe siècles la Seigneurie du Roussay (aujourd'hui une simple ferme).

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